C'est la question que se pose le monde des médias après l'annonce de la vente du Washington Post, jadis un des fleurons du journalisme américain, à Jeff Bezos. Le patron et fondateur d'Amazon.com ne semble lui-même pas être certain de connaître la réponse, si l'on se fie à l'interview qu'il a accordée au Post.

«Je ne veux pas laisser croire que j'ai un plan arrêté», a-t-il déclaré en parlant du «territoire inexploré» que représente pour lui le quotidien de la famille Graham. «Cela nécessitera de l'expérimentation», a-t-il ajouté.

La valeur de la transaction - 250 millions de dollars - représente seulement 1% de la fortune de Bezos. Même si le Washington Post n'est plus considéré comme l'égal du New York Times et du Wall Street Journal, son nouveau propriétaire est peut-être intéressé par le prestige et/ou l'influence dont ce libertarien peut encore en tirer.

Pour le moment, le milliardaire d'internet n'entend pas participer à la gestion quotidienne du Post ou effectuer des changements rapides, et ce, même si les pages d'opinions du journal sont notamment horribles.

P.S. : Dans un courriel à Politico, l'ancien journaliste du Washington Post Carl Bernstein écrit que Bezos «est exactement le type d'entrepreneur» susceptible de créer au Washington Post le «journalisme à grande échelle que plusieurs d'entre nous espérons».