La police de New York a bafoué les droits constitutionnels de dizaines de milliers de New-Yorkais en recourant à une méthode controversée appelée «stop-and-frisk», a conclu une juge fédérale de New York dans une décision très attendue. Elle a également réclamé la présence d'un contrôleur fédéral pour superviser une série de réformes.

La méthode «stop-and-frisk» permet à un policier de contrôler, palper ou fouiller une personne, s'il soupçonne «raisonnablement» cette personne d'avoir commis ou d'être sur le point de commettre un crime. Selon la juge Shira Scheindlin, les policiers new-yorkais abusent de cette pratique depuis plusieurs années en arrêtant systématiquement dans la rue des personnes innocentes - des jeunes noirs ou latinos en grande majorité - sans avoir une raison objective de les soupçonner de quoi que ce soit.

«Personne ne devrait être arrêté parce qu'il correspond à une description vague ou générale - exemple : un homme noir de 18 à 24 ans - sans aucun autre détail», a écrit la juge en accusant le NYPD d'avoir violé les 4e et 14e amendements de la Constitution américaine.

Le maire de New York Michael Bloomberg et son chef de police, Ray Kelly, ont attribué par le passé la baisse du nombre d'homicides à New York à cette méthode, faisant valoir qu'elle avait permis aux policiers de saisir plusieurs armes à feu au fil des ans. Ils ne manqueront pas d'en appeler de cette décision.