S'il faut se fier à Robert Costa, journaliste politique à l'hebdomadaire conservateur National Review, les aspirants républicains à la présidence devraient se méfier de Ted Cruz. Selon Costa, le sénateur du Texas suscite une «réponse viscérale» chez les militants de son parti avec des discours éloquents où il exprime «la colère et la frustration que les conservateurs ont non seulement à l'égard du président Obama, mais également à l'égard de l'establishment républicain».

Je cite un passage d'un article que signe aujourd'hui Costa sur le «phénomène Cruz», dont il a pris la mesure en Iowa et en Caroline-du-Sud, deux des trois premiers États à voter dans la course à l'investiture républicaine pour la présidentielle :

«Si Cruz continue sa montée frénétique dans les rangs conservateurs, il pourrait être la plus grande menace aux ambitions présidentielles de (Rick) Santorum, du gouverneur Rick Perry du Texas, du sénateur Marco Rubio de Floride, du sénateur Rand Paul du Kentucky, du gouverneur Scott Walker et du représentant Paul Ryan du Wisconsin.»

Le stratège républicain Mike Murphy admet que Cruz pourrait remporter l'investiture républicain. «Mais il serait un désastre à l'élection générale - un George McGovern républicain», a-t-il confié à Costa.

N'empêche, après les défaites de deux candidats modérés, John McCain et Mitt Romney, en 2008 et 2012, les militants de la base républicaine seront peut-être tentés en 2016 d'aller en campagne avec un des leurs.

Âgé de 42 ans, Ted Cruz a une feuille de route impressionnante. Diplômé des facultés de droit de Harvard et Princeton, il a été l'avocat principal de l'État du Texas de 2003 à 2008 et a plaidé à plusieurs reprises devant la Cour suprême des États-Unis. Dans ses discours, il cite tantôt la Constitution, tantôt les Écritures, tout en dénonçant «les démocrates et leur affinité occasionnelle avec Satan», pour emprunter les mots de Costa.

Il a été élu au Sénat en novembre dernier. Ces jours-ci, il fait partie des sénateurs issus du Tea Party qui menacent de refuser de voter la moindre loi prolongeant le financement de l'ensemble des agences fédérale s'ils n'obtiennent pas la coupure des crédits nécessaires à la mise en place de la réforme de la santé de Barack Obama