Hier soir, plus de 48 heures après l'annonce de la décision inattendue de Barack Obama de demander l'autorisation du Congrès avant de donner le feu vert à des frappes sur des cibles syriennes, le New York Times a publié ces deux paragraphes sur son site, comme on peut le constater dans une première version parue dans le Boston Globe :

Des responsables de l'administration disent que l'influent lobby pro-israélien AIPAC était déjà à pied d'oeuvre afin de faire la promotion d'une action militaire contre le gouvernement de M. Assad, craignant que si la Syrie échappe à un châtiment américain pour son utilisation d'armes chimiques, l'Iran pourrait être enhardie à l'avenir à attaquer Israël. À la Chambre (des représentants), le chef de la majorité (républicaine), Eric Cantor, l'unique juif républicain au Congrès, s'efforce depuis longtemps à ébranler l'appui traditionnel des démocrates auprès des juifs.

Un responsable de l'administration, qui a requis l'anonymat pour parler de la stratégie de la Maison-Blanche, a qualifié l'AIPAC de «gorille de 800 livres dans la pièce».

Comme le relève MJ Rosenberg dans ce billet, les deux paragraphes ont disparu dans une version ultérieure publiée dans le Times. Reste à voir si la disparition des allusions à l'AIPAC relève d'une décision éditoriale du Times ou découle de pressions exercées par la Maison-Blanche ou l'AIPAC.

Quoi qu'il en soit, Barack Obama a prédit qu'il obtiendrait l'appui du Congrès ce matin avant de rencontrer les dirigeants de la Chambre à la Maison-Blanche. Il a également insisté sur la nature limitée de l'intervention éventuelle en Syrie.

«Ce n'est pas l'Irak. Ce n'est pas l'Afghanistan. Ce que nous envisageons est quelque chose de limité. C'est quelque chose de proportionné. Cela affaiblira les capacités d'Assad», a dit le président.