Aux prises avec une quarantaine d'élus républicains tenant mordicus à stopper la mise en place de la réforme de la santé de Barack Obama, John Boehner a demandé hier l'aide de la Maison-Blanche et des dirigeants démocrates du Congrès pour l'aider à éviter la paralysie du gouvernement à compter du 1er octobre et/ou le non relèvement du plafond de la dette nationale à la mi-octobre.

Les élus de la Chambre des représentants ont jusqu'au 30 septembre pour renouveler les lois de financement de l'État fédéral, faute de quoi le gouvernement n'aura plus d'argent pour financer ses activités. À la mi-octobre, ils doivent ensuite voter pour relever le plafond de la dette, faute de quoi les États-Unis se retrouveront en défaut de paiement.

À une autre époque, les deux votes n'auraient suscité aucune controverse.

Or, dans une reprise d'un scénario connu, 43 élus républicains de la Chambre menacent de se mutiner si leur parti ne profite pas des circonstances pour faire chanter l'administration Obama et ses alliés du Congrès. À les entendre, les élus démocrates peuvent éviter une paralysie du gouvernement ou un défaut de paiement en acceptant de reporter d'une année la mise en place de l'Obamacare ou éliminer crédits nécessaires à sa mise en place.

Le président démocrate et ses alliés s'y refusent.

Jugeant futile, voire suicidaire, la stratégie de ses collègues rebelles, Boehner s'est donc tourné vers les démocrates dans l'espoir de conclure avec eux une entente budgétaire qui permettrait de réduire les déficits, tout en assurant le financement des activités de l'État après le 30 septembre et le relèvement du plafond de la dette.

Boehner aurait besoin d'un nombre de votes démocrates égal à celui des républicains qui lui feraient faux bond parce qu'il ne croit pas possible de mettre en échec l'Obamacare.

De dire le chef de la majorité démocrate du Sénat Harry Reid après sa rencontre avec le président de la Chambre : «J'aime John Boehner. Je suis désolé pour lui.»