Barack Obama voulait Larry Summers à la tête de la Réserve fédérale. Larry Summers rêvait d'occuper ce poste. Mais le président a accepté avec regret hier la décision de son ancien conseiller économique de retirer sa candidature à la succession de Ben Bernanke, qui quittera la présidence de la Fed en janvier.

Cette fois-ci, les voeux d'Obama n'ont pas été frustrés par l'opposition républicaine mais par ses propres alliés. Pas moins de trois membres démocrates de la commission des Affaires bancaires du Sénat avaient annoncé leur décision de voter contre la nomination de Summers.

Comme d'autres démocrates progressistes, ils reprochent notamment à Summers d'être trop proche de Wall Street et d'avoir contribué à la crise financière de 2007-2008 en s'opposant à la régulation des produits financiers complexes quand il était secrétaire au Trésor de Bill Clinton.

Obama lui vouait néanmoins une grande admiration pour ses conseils face à la grande récession dont il a hérité au début de son premier mandat. Janet Yellen, ex-conseillère économique de Clinton, était la principale rivale de Summers pour la présidence de la Fed. Elle occupe depuis 2010 le poste de vice-présidente de la Fed.

Si elle était choisie, Yellen deviendrait la première femme à la tête de la Fed.

Le retrait de la candidature de Summers représente une autre défaite d'Obama face au Congrès depuis le début de son deuxième mandat. Le président a été incapable d'obtenir la confirmation de Susan Rice, son premier choix au poste de secrétaire d'État. Il n'a pu faire adopter une modeste réforme des lois sur les armes à feu. Et il a dû reculer sur la Syrie.

C'est d'ailleurs l'opposition du Congrès sur le projet de frappes du président contre le régime Bachar al-Bassar qui a convaincu Summers de retirer sa candidature, selon cet article du New York Times.