John Boehner et les autres dirigeants républicains de la Chambre des représentants ont fini par céder aux élus les plus radicaux de leur parti : ils ont annoncé ce matin la tenue d'un vote vendredi sur un budget temporaire permettant de financer les activités de l'État fédéral jusqu'en décembre tout en supprimant les crédits dédiés à la réforme de la santé de Barack Obama.

Cette manoeuvre, qui devrait être rejetée par le Sénat, augmente les chances d'un blocage qui provoquerait à compter du 1er octobre la paralysie de l'État fédéral, celui-ci étant privé des fonds nécessaires au financement de ses activités.

Les chefs de file républicains ne croient cependant pas qu'un tel blocage surviendra. Ils espèrent qu'une entente entre les démocrates et les républicains permettra de prolonger la loi de finance au-delà du 30 septembre tout en épargnant momentanément l'Obamacare.

Mais ils entendent ouvrir à la mi-octobre un deuxième front contre cette réforme honnie par les élus et les électeurs républicains les plus conservateurs. Ils poseront comme condition au relèvement du plafond de la dette le report de la mise en  application de l'Obamacare, la réforme du code fiscal et le O.K. du président Obama au projet Keystone XL.

Si le plafond de la dette n'est pas relevé à la mi-octobre, les États-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement.

Le président Obama a mis en garde ce matin les républicains contre toute tentative de le «faire chanter» en liant les dossiers du budget et de la dette à la réforme de la santé. Je cite une de ses déclarations devant des chefs de grandes entreprises à Washington :

«Nous n'avons jamais vu cela dans le passé, qu'un budget soit soumis à l'élimination d'un programme qui a été adopté par les deux chambres du Congrès, dont la constitutionnalité a été confirmée par la Cour suprême, qui est à deux semaines d'être pleinement appliqué et qui aide 30 millions de personnes à enfin obtenir une couverture santé.»