Cinquante ans après l'assassinat de John F. Kennedy, environ six Américains sur dix refusent encore de croire à la version officielle selon laquelle Lee Harvey Oswald a agi seul, selon deux sondages publiés à l'approche du 22 novembre (AP/GfK et Gallup).

Comme je l'explique dans un article accompagnant un dossier sur le jour où JFK est mort, ce scepticisme persiste malgré l'enquête exhaustive menée par Vincent Bugliosi, homme de loi américain qui a fait sienne la version officielle dans Reclaiming History, une brique de 1600 pages paru en 2007 et où l'ancien procureur analyse tous les aspects de l'assassinat et les théories de conspirations qu'il a fait naître.

Les plus populaires de ces théories aux États-Unis imputent la responsabilité de la mort du 35e président à la mafia, à la CIA, à Cuba ou à Lyndon Johnson (je résume dans mon dossier quelques-unes de ces théories).

Or, tout comme Bugliosi, Paul Gregory, un ami d'Oswald, est convaincu qu'il a agi seul. Dans un texte publié par le New York Times, il rappelle que l'ex-marine était obsédé par l'idée qu'il était un être à la fois exceptionnel et incompris. Il souligne notamment qu'Oswald s'était étonné à son retour de l'URSS de ne voir aucun journaliste à l'aéroport Love Field de Dallas.

Je retiens ma pour part le témoignage de Marina Oswald devant la commission Warren, qui a été critiquée pour ses méthodes, ses omissions et ses conclusions. La femme de Lee Harvey Oswald a raconté avoir reçu, la veille de l'assassinat de JFK, la visite du père de ses deux enfants dont elle était séparée. Celui-ci l'avait suppliée de reprendre leur vie de couple, lui promettant notamment de lui acheter la machine à laver dont elle rêvait.

Marina avait refusé la proposition. JFK aurait-il survécu à sa visite à Dallas si elle avait dit oui à Lee?