De nouvelles sanctions américaines contre l'Iran compromettraient-elles l'accord intérimaire sur le nucléaire dont Téhéran s'est engagé à entamer l'application le 20 janvier? Barack Obama semble en être persuadé, ayant annoncé son intention de mettre son véto à un projet de loi du Congrès visant à punir davantage Téhéran pour son programme nucléaire si les négociations actuelles échouaient.

La Maison-Blanche estime qu'il sera toujours temps d'adopter ces nouvelles sanctions après un constat d'échec éventuel de l'accord intérimaire. Elle a même insinué que les partisans de nouvelles sanctions préféraient la guerre à la diplomatie. Or, comme on peut le lire dans cet article publié aujourd'hui à la Une du New York Times, cette position n'est pas seulement contestée par les républicains du Sénat, mais également par au moins 16 démocrates de la chambre haute.

Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, tient ni plus ni moins le sort du projet de loi entre ses mains. Il est à la fois un solide allié de la Maison-Blanche et un farouche défenseur des intérêts d'Israël au Congrès. Il pourrait faire le jeu du président en retardant la tenue d'un vote sur le projet de loi.

Mais, selon le Times, plusieurs collègues démocrates du sénateur du Nevada sont sensibles aux pressions du lobby pro-Israël aux États-Unis, et ce, tout particulièrement à l'approche des élections de mi-mandat de novembre. Ces élus nient évidemment tout calcul bassement politique ou électoraliste. Ils font valoir que les sanctions antérieures ont amené l'Iran à la table des négociations et que Téhéran bluffe en affirmant que de nouvelles sanctions mettraient fin à l'accord intérimaire.

Reste qu'Obama se retrouverait dans une position pour le moins délicate en utilisant son veto pour la premier fois de sa présidence afin de ménager les sensibilités de l'Iran au détriment des revendications d'Israël.