Ayant prévenu la Russie que toute invervention militaire en Ukraine aura un coût, comment Barack Obama peut-il maintenant répondre à la prise de contrôle effective de la Crimée par les forces armées russes et au feu vert du parlement russe au recours aux forces armées en Ukraine?

Ses choix de réponse sont limitées et d'une efficacité douteuse, s'il faut se fier à cette analyse publiée sur le site du New York Times. Le président pourrait notamment annuler sa participation au sommet du G8 à Sotchi en juin, saborder un accord commercial en cours de négociation, bouter la Russie hors du G8 et/ou déployer des navires de guerre américains dans la région

Ces choix avaient été présentés à George W. Bush en 2008 lorsque la Russie a envahi la Géorgie. La Russie a stoppé son avancée dans l'ancienne république soviétique mais n'a jamais respecté pleinement les conditions du cessez-le-feu qu'elle a signé.

Six ans plus tard, une douzaine de sénateurs démocrates et républicains ont fait parvenir au successeur de Bush une lettre l'appelant à utiliser les moyens à sa disposition pour stopper Vladimir Poutine, dont l'imposition de sanctions et la saisie de biens.

«Les États-Unis et l'Union européenne devraient prendre mes mesures sgnificatives pour démontrer au gouvernement russe qu'une action militaire contre l'Ukraine est intolérable et aura des conséquences sérieuses pour Moscou», a déclaré le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, qui sera demain un des invités de l'émission Meet the Press.

Mais la plupart des experts estiment que Poutine n'a pas trop à craindre des mesures de représailles des États-Unis et de leurs alliés occidentaux, d'autant plus que ceux-ci ont besoin de la Russie dans d'autres dossiers importants, dont la Syrie et l'Iran. Je cite dans le texte la déclaration au Times d'une ancienne responsable du renseignement américain qui était en poste en Russie au moment de l'invasion de la Géorgie :

"What can we do? We'll talk about sanctions. We'll talk about red lines. We'll basically drive ourselves into a frenzy. And he'll stand back and just watch it. He just knows that none of the rest of us want a war."

Avec l'exception peut-être de John McCain...