Qu'attendent les républicains de la Chambre des représentants pour emboîter le pas du Sénat et tenir un vote sur un projet de réforme de l'immigration? John Boehner, le président de la Chambre, a offert une réponse sarcastique hier devant un Club Rotary de sa circonscription d'Ohio, adoptant la voix plaintive d'un enfant gâté :

«L'attitude est la suivante. Ohhhh. Ne me force pas à faire ça. Ohhhh. C'est trop difficile.»

Sur un ton plus sérieux, il a ajouté :

«Nous avons été élus pour faire des choses. Nous avons été élus pour régler des problèmes et je trouve remarquable le nombre de mes collègues qui ne le veulent pas... Ils choisissent la voie la plus facile.»

Une majorité d'Américains sont en faveur d'une loi qui offrirait aux 11,5 millions d'immigrés clandestins la possibilité de régulariser leur situation en échange du paiement de milliers de dollars d'amendes et d'arriérés d'impôts. Mais plusieurs républicains refusent une telle mesure, y voyant une forme d'amnistie.

L'ironie veut qu'un tel projet de loi serait adopté assez facilement par la Chambre grâce à l'appui unanime des représentants démocrates. On peut donc se demander si ce n'est pas Boehner lui-même qui choisit la voie la plus facile en refusant de tenir un vote sur un texte de loi.