Des dizaines de vétérans amériains sont-ils morts en raison des attentes interminables pour voir un médecin dans certains hôpitaux militaires? C'est l'une des questions qui hantent aujourd'hui l'administration Obama après les révélations sur au moins cinq établissements administrés par le ministère des Anciens combattants qui sont accusés d'avoir mis en place un système afin de dissimuler la longueur des listes d'attente.

Comme le souligne aujourd'hui le chroniqueur du Washington Post Eugene Robinson, il s'agit d'un scandale authentique qui devrait pousser le président à faire un bon ménage à la tête de ce ministère. Son chef de cabinet a affirmé dimanche matin que Barack Obama était «furieux» de cette affaire mais celui-ci n'a pas encore pris la parole en public sur ce sujet.

En attendant, plusieurs républicains ont réclamé la tête du ministre des Anciens combattants, le général Eric Shinseki, un vétéran de la guerre du Vietnam. D'autres ont mis en cause la compétence du président lui-même.

L'Arizona Republic a ébruité le scandale le mois dernier en révélant que l'hôpital militaire de Phoenix maintenait deux listes d'attente, l'une secrète et l'autre «officielle», dans l'espoir de cacher les retards persistants dans le traitement médical d'anciens soldats. Quelque 40 vétérans seraient morts en attendant de voir un médecin.

Une enquête menée par l'Inspecteur général des Anciens combattants pourrait déboucher sur des accusations criminelles.

Un tel système existerait dans un nombre indéterminé d'hôpitaux militaires pour dissimuler des attentes qui font depuis longtemps l'objet de critiques.

Les guerres d'Afghanistan et d'Irak ont contribué à alourdir le système au cours des dernières années. Pas moins de 970 000 vétérans de cette guerre se sont inscrits à l'un des hôpitaux du réseau militaire, portant à 8,7 millions le nombre d'anciens combattants qui y reçoivent des soins.