L'histoire n'est pas nouvelle : en 1975, alors qu'elle commençait sa carrière d'avocate en Arkansas, Hillary Clinton a défendu un homme de 41 ans accusé d'avoir violé une fille de 12 ans. Elle a elle-même évoqué cette affaire dans Living History, ses mémoires publiés en 2003, et le quotidien Newsday en a exploré les détails dans un long article publié en 2008, rappelant notamment la décision de Clinton d'attaquer la crédibillité de la victime présumée.

Cette histoire refait cependant surface ces jours-ci à la suite de la publication sur le site conservateur Washington Free Beacon d'enregistrements audio remontant aux années 1980 et dans lesquels Clinton revient sur cette cause. Depuis, blogueurs et commentateurs de droite font grand cas du fait qu'on peut entendre la future Première dame des États-Unis ricaner à plusieurs reprises en commentant les détails de cette triste affaire, dont la destruction par la police d'échantillons d'ADN susceptibles de prouver la culpabilité de l'accusé, Thomas Alfred Taylor.

La destruction des échantillons d'ADN a permis à Clinton de négocier une peine réduite pour son client, qui a écopé d'une année de prison pour avoir «caressé» la fillette.

Les enregistrements audio, d'une durée de six minutes, ont été déterrés par un journaliste du Washington Free Beacon dans les archives des Clinton à l'université d'Arkansas à Fayetteville. Ils ont été réalisés entre 1983 et 1987 par le journaliste Roy Reed dans le cadre d'un reportage pour le magazine Esquire qui n'a jamais été publié. À la même époque, Hillary Clinton se faisait connaître en Arkansas pour sa défense des droits des femmes et des enfants.

Dans un des enregistrements obtenus par le WFB, Clinton éclate de rire après avoir laissé entendre que son client était coupable de viol : «Je l'ai soumis à un polygraphe, qu'il a passé, ce qui a détruit à jamais ma foi dans les polygraphes!»