Selon cet article du Washington Post, Michele Bachmann considère les mesures migratoires adoptées hier soir par la Chambre des représentants comme le fait saillant de sa carrière législative.

«L'état major (républicain) savait qu'il ne réussirait pas à faire passer son texte», a déclaré la représentante républicaine du Minnesota, se vantant de son rôle aux côtés de son collègue d'Iowa, Steve King, pour forcer le président de la Chambre, John Boehner, et ses lieutenants à apporter des changements qui risquent d'aliéner encore davantage l'électorat latino dont les républicains ont besoin pour gagner la Maison-Blanche en 2016.

Michele Bachmann et Steve King. Ou quand les fous dirigent l'asile.

L'une des mesures approuvées par la Chambre ressemble à celle que Boehner a dû retirer jeudi. Elle prévoit une enveloppe de 694 millions de dollars pour sécuriser encore davantage la frontière mexicaine et accélérer les expulsions d'enfants non accompagnés entrés illégalement aux États-Unis par dizaines de milliers depuis octobre.

Les démocrates estiment qu'une telle accélération des expulsions brimerait les droits des mineurs et risquerait de les replonger dans les conditions dangereuses qu'ils ont fuies au Guatemala, au Honduras et au Salvador.

L'autre mesure, encouragée par le sénateur républicain du Texas Ted Cruz, a pour objectif d'annuler la suspension par Barack Obama des expulsions de clandestins arrivés enfants avec leurs parents avant la mi-2007. Plusieurs d'entre eux ont décroché depuis des diplômes universitaires aux États-Unis ou servi dans l'armée américaine.

Michele Bachmann, Steve King et Ted Cruz. Ou comment les républicains se tirent dans le pied.

Ces mesures n'ont aucune chance d'être approuvées par le Sénat ou promulguées par le président mais elles permettront aux républicains de la Chambre de retourner dans leurs circonscriptions pour la pause estivale en disant qu'ils ont un plan pour régler le problème de l'immigration illégale.

L'ironie veut que la position extrémiste privilégiée par les Bachmann, King et Cruz forcera le président à agir seul pour gérer la crise provoquée par l'afflux des mineures clandestins, ce qui lui vaudra d'être qualifié de «tyran» par ces mêmes républicains.