«La région kurde fonctionne de la façon dont nous le souhaitons. Il y prévaut une tolérance des autres sectes et des autres religions comme nous aimerions le voir ailleurs. Nous pensons donc qu'il est important d'assurer que cette espace soit protégée.»

Lors d'une interview accordée vendredi au journaliste du New York Times Thomas Friedman, Barack Obama a expliqué en ces termes sa décision de donner le feu vert à des frappes aériennes pour protéger Erbil, capitale du Kurdistan (en plus de venir en aide aux Yazidis réfugiés dans les montagnes kurdes).

Or, comme l'explique le journaliste du New Yorker Steve Coll dans ce billet, le président a oublié un mot important dans son explication : pétrole.

«ExxonMobil et Chevron font partie des nombreuses sociétés pétrolières et gazières petites et grandes qui sont actives au Kurdistan», écrit Coll en notant que ces géants américains sont accompagnés de plusieurs contacteurs américains dans la région.

Coll note que la défense d'Erbil illustre une faille de la stratégie irakienne d'Obama. Cette défense a pour objectif de protéger une région et un gouvernement dont la richesse pétrolière leur permet de contrecarrer la vision américaine d'un État irakien unitaire.

Cela étant, passons aux dernières nouvelles irakiennes. Selon cet article du New York Times, les peshmergas ont profité hier des frappes aériennes américaines contre les combattants de l'État islamique pour reprendre deux villes kurdes.

Pendant ce temps, à Bagdad, le premier ministre irakien Nouri al-Maliki s'accroche au pouvoir, au grand dam des Américains, qui voudraient voir ce dirigeant sectaire céder sa place, comme on peut le lire dans cet article du Washington Post.