Je cite un extrait du livre où celui qui a dirigé la CIA et le Pentagone sous Obama commente l'attitude de son ancien patron après l'un de ses bras de fer budgétaires avec les républicains du Congrès :

«De fait, cet épisode a illustré ce que je considère sa faiblesse la plus évidente, une réticence frustrante à engager le combat avec ses adversaires et à mobiliser des soutiens à sa cause. Il ne manque pas d'idées ou d'intelligence. Il manque cependant de fougue. Trop souvent, selon moi, le président s'appuie sur la logique d'un professeur de droit plutôt que sur la passion d'un leader.»

Aïe! Panetta n'est évidemment pas le premier ex-membre de l'équipe de sécurité nationale d'Obama à le critiquer. Robert Gates et Hillary Clinton l'ont déjà fait, exprimant leurs désaccords avec le président à propos de l'Afghanistan, de l'Irak et de la Syrie. Ils ont cependant attendu d'avoir quitté leurs postes respectifs pour faire état publiquement de leurs griefs, ce qui a incité le journaliste du Washington Post David Ignatius a écrire ceci dans sa recension du livre de Panetta :

«Panetta confie qu'il croyait qu'Obama se trompait sur certaines décisions clés, tout comme Gates et Clinton l'ont fait dans leurs mémoires. Ce qui me pousse à demander : pourquoi ces responsables continuent à servir un président dont les politiques soulèvent souvent leur désaccord? La candeur rétrospective est bien, mais n'aurait-il pas été préférable de s'exprimer publiquement à l'époque et peut-être même de démissionner par principe? Le pays aurait perdu de précieux serviteurs, mais nous avons besoin de responsables qui disent la vérité publiquement, en temps réel, avant de décrocher un contrat littéraire.»

Chose certaine, avec Panetta et cie comme amis, Barack Obama n'a pas vraiment besoin d'ennemis.