«C'est probablement le pire groupe possible d'États pour les démocrates depuis Dwight Eisenhower», a dit Barack Obama hier après-midi lors d'une entrevue radiophonique. Il tentait alors de relativiser les défaites que les candidats de son parti au Sénat allaient subir dans des États conservateurs comme la Virginie-Occidentale, l'Arkansas, l'Alaska, le Montana et le Dakota-du-Sud, où les démocrates défendaient des sièges.

Mais cette défaite appréhendée s'est transformée en «massacre», selon le mot utilisé par l'Economist pour qualifier les résultats des élections de mi-mandat. Car les démocrates ont également perdu les courses sénatoriales de l'Iowa, du Colorado et de la Caroline-du-Nord, des États clés que le président a remportés en 2008 ou en 2012, et celles pour les postes de gouverneur d'Illinois, du Massachusetts, du Maine et du Maryland, des États bleus où Obama a lui-même fait campagne.

Ç'aurait pu être pire, bien sûr. Les démocrates ont en effet évité de justesse la défaite dans les courses sénatoriales du New Hampshire et de la Virginie, de même que dans celles pour les postes de gouverneur du Connecticut et du Colorado. Mais c'est une très mince consolation.

Il sera évidemment intéressant de voir ce que dira le président Obama à l'occasion de la conférence de presse qu'il doit tenir aujourd'hui. Après tout, plusieurs pontes, stratèges et politiciens ont vu les élections de mi-mandat comme un référendum sur sa performance à la Maison-Blanche. Comment définira-t-il son rôle au cours des deux prochaines années? Parviendra-t-il à exercer une quelconque influence face à un Congrès dominé par les républicains et un pays qui tournera rapidement son attention vers les candidats à l'élection présidentielle de 2016?

Et devra-t-il, à court terme, abandonner sa promesse d'agir par décrets d'ici la fin de l'année pour réformer le système d'immigration? On devine le tollé que soulèverait au Congrès une telle approche après les résultats électoraux d'hier qui donnent ceci au Sénat :