Si la violence explose à Ferguson après une décision du grand jury de ne pas inculper Darren Wilson, le policier qui a abattu Michael Brown, on peut parier que le révérend Al Sharpton jouera un rôle de premier plan pour tenter de calmer ou d'enflammer la situation, c'est selon.

Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, Al Sharpton jouit aujourd'hui d'une influence indéniable auprès des Afro-Américains et même de figures de proue du Parti démocrate, dont le président des États-Unis Barack Obama et le maire de New York Bill de Blasio.

Tout ça malgré une feuille de route parsemée d'épisodes douteux, dont cette campagne en 1988 en faveur d'une adolescente new-yorkaise, Tawana Brawley, qui avait accusé un groupe de Blancs, y compris un procureur de l'État, de l'avoir kidnappée et violée. L'histoire était une invention complète.

Tout ça aussi en dépit des finances encore plus douteuses de Sharpton, qui doit 4,5 millions de dollars au fisc américain, selon un portrait dévastateur publié aujourd'hui à la Une du New York Times. Le révérend est l'incarnation même d'un deadbeat, omettant non seulement de payer ses impôts mais aussi les agences de voyage, les hôtels et les propriétaires immobiliers avec lesquels il fait affaire.

Ce qui ne l'empêche pas d'être invité à la Maison-Blanche et à l'hôtel de ville de New York, et d'avoir des émissions quotidiennes à la radio et à la télévision. Faut quand même le faire...