«Je ne crois pas que les intérêts de l'Amérique sont servis par une guerre sans fin ou en restant sur un pied de guerre perpétuel», a déclaré Barack Obama hier après avoir demandé au Congrès l'autorisation de mener contre le groupe État islamique une action militaire «limitée».

Selon le président américain, cette action serait «limitée» dans la mesure où l'autorisation du Congrès serait valable pour trois ans seulement et exclurait des «opérations durables de combats terrestres offensifs».

Mais Bruce Ackerman, professeur de droit et de science politique à l'Université de Yale, croit qu'Obama prend le Congrès et les Américains pour des valises. Il note dans cette tribune que le projet de résolution du président laisse intacte l'autorisation donnée par le Congrès en 2001 au président de lancer des représailles contre Al-Qaïda et ses groupes affiliés après les attentats du 11-Septembre.

En fait, Barack Obama demeure convaincu que l'autorisation de 2001 peut aujourd'hui servir de base juridique à sa campagne contre l'EI. Or, cette autorisation demeure illimitée dans le temps et a déjà servi à justifier une guerre qui a duré plus de dix ans, celle d'Afghanistan, ainsi qu'une campagne de drones toujours en vigueur.

D'où la conclusion du professeur Ackerman selon laquelle Obama n'a pas renoncé, dans les faits, au concept d'une guerre «illimitée».

P.S. : Alors que les républicains trouvent le projet de résolution d'Obama trop restrictif, des démocrates le jugent trop vague et susceptible de mener à un enlisement militaire.