Difficile de ne pas prendre au sérieux l'arrestation aujourd'hui de trois hommes de Brooklyn, dont deux s'apprêtaient à partir en Syrie. Accusés de soutenir le groupe État islamique, ils auraient été prêts à mener des attentats au États-Unis, notamment contre les forces de l'ordre, s'ils ne réussissaient pas à rejoindre l'EI. Les Canadiens sont familiers avec ce genre de scénario.

Mais force est d'admettre que ces djihadistes en herbe n'étaient pas des génies. Je pense notamment à Abdurasul Hasanovich Juraboev, un Ouzbek de 24 ans qui a attiré l'attention du FBI après avoir affirmé sur un site djihadiste être prêt à tuer Barack Obama si l'EI le lui ordonnait et à mourir en «martyr», selon l'acte d'accusation.

C'était le 8 août dernier. Une semaine plus tard, Juraboev recevait la visite de trois agents du FBI à qui il aurait avoué vouloir partir en Syrie et tuer Obama s'il le pouvait. Trois jours plus tard, lors d'une autre rencontre avec le FBI, il aurait expliqué qu'un des deux autres hommes arrêtés aujourd'hui, Akhror Saidakhmetov, 19 ans, partageait ses opinions sur l'EI.

Quelques jours après ces rencontres, Juraboev aurait indiqué à un interlocuteur sur internet qu'il se savait suivi par le FBI. Tout cela ne l'aurait cependant pas empêché de se laisser prendre au piège par un informateur du FBI rencontré à la mosquée. Lui et Saidakhmetov allaient plus tard accepter l'aide financière de l'informateur pour acheter leurs billets d'avion pour la Turquie, selon l'accusation.

L'arrestation des trois djihadistes de New York a ponctué une journée au cours de laquelle le directeur du FBI, James Comey, a indiqué que son agence menait des enquêtes sur des djihadistes présumés dans les 50 États américains.