Au moment où sa femme est devenue secrétaire d'État, Bill Clinton a promis à l'administration Obama d'identifier les donateurs de sa fondation philanthropique et de respecter certaines règles pour éviter tout conflit d'intérêt. Dans cet article, le Washington Post révèle que la Fondation Clinton a enfreint au moins une de ces règles en 2010 en acceptant le don d'un gouvernement étranger - celui de l'Algérie - sans en informer le département d'État.

L'entente entre l'administration Obama et la Fondation Clinton n'interdisait pas à celle-ci d'accepter les dons de gouvernements étrangers. Ceux-ci ne pouvaient cependant pas augmenter le montant de leurs contributions annuelles après la nomination d'Hillary Clinton à la tête du département d'État. L'Australie, la Norvège et la République dominicaine se sont pliées à cette règle, de même que des pays dont les relations avec les États-Unis sont plus compliquées, à savoir le Koweït, le Qatar et le sultanat d'Oman.

En 2010, l'Algérie s'est ajoutée à ce groupe en donnant 500 000$ à la Fondation Clinton pour l'aider dans ses oeuvres en Haïti. L'Algérie a fait ce don au moment où ce pays au bilan trouble en matière de respect des droits humains tentait de redorer son image auprès de Washington. La fondation a enfreint son entente avec l'administration Obama en ne soumettant pas ce nouveau pays donateur à un examen éthique auprès du département d'État. Un porte-parole de la fondation n'a pas voulu expliquer cette omission.

Depuis le départ d'Hillary Clinton du département d'État, certains pays, dont l'Arabie saoudite, ont recommancé à verser des dons à la Fondation Clinton après avoir cessé de le faire entre 2009 et 2013, les années de l'ex-Première dame à la tête de la diplomatie américaine. Jusqu'à 2008, l'Arabie saoudite avait donné entre 10 millions et 25 millions de dollars à la Fondation Clinton.

Les gouvernements et individus étrangers ne peuvent contribuer aux campagnes financières des candidats politiques aux États-Unis. Mais les républicains ont déjà commencé à affirmer que la Fondation Clinton et ses donateurs étrangers placent Hillary Clinton, candidate virtuelle à la Maison-Blanche, en situation de conflits d'intérêts. Une pub du Super Pac de Karl Rove, qui utilise, hors contexte, la voix et les mots de la sénatrice démocrate du Massachusetts Elizabeth Warren, donne une idée des attaques à venir (voir la vidéo qui coiffe ce billet).