Le Congrès américain ont jusqu'à minuit pour voter une loi de financement du ministère de la Sécurité intérieure, qui joue un rôle crucial en ces temps de menaces terroristes.

Or, la Chambre des représentants vient de rejeter la proposition présentée par son président, John Boehner, pour assurer le financement du ministère jusqu'au 20 mars. Plus tôt dans la journée, le Sénat avait approuvé une loi assurant le financement du ministère jusqu'en septembre prochain.

Cinquante-et-un républicains, les plus conservateurs de la Chambre, ont tourné le dos à la proposition de Boehner, la voyant comme une capitulation devant la Maison-Blanche. Ils posaient comme condition à l'adoption de la loi de financement le sabordage des décrets présidentiels sur l'immigration. Annoncés à la mi-novembre, ceux-ci ouvrent notamment la voie à la régularisation de cinq millions de clandestins.

La plupart des démocrates ont refusé la proposition de Boehner, la qualifiant d'«astuce».

Le ministère de la Sécurité intérieure gère notamment l'immigration, les frontières et le Secret Service. Faute de budget, il sera forcé à minuit de mettre au chômage technique quelque 30 000 employés jugés non essentiels. Les autres devront travailler sans paie.

Barack Obama a soulevé la colère des républicains à la mi-novembre en annonçant un plan sur l'immigration sans l'apport du Congrès. La mesure phare de ce plan doit permettre à tout clandestin installé aux États-Unis depuis plus de cinq ans, et ayant un enfant américain ou titulaire d'un statut de résident permanent, de demander un permis de travail de trois ans.

Boehner pourrait tenter de sauver la face en présentant d'ici minuit un projet pour financer le ministère de la Sécurité intérieure pour sept jours. Ça ne fait pas très sérieux, mais c'est mieux que rien...