Barack Obama s'alliera aux républicains du Congrès dans les prochaines semaines pour convaincre le Congrès d'adopter un projet de loi à la fois majeur et controversé. Les poules ont-elles des dents?

Le projet de loi vise à donner au président des pouvoirs accrus pour négocier un accord de libre-échange avec 11 pays de la zone Pacifique connu sous le nom de Partenariat transpacifique (TPP). Il fixerait les paramètres d'un futur accord tout en empêchant le Congrès d'y apporter des amendements après la conclusion des négociations menées par l'administration Obama. Les parlementaires devraient donc voter en bloc pour ou contre l'accord.

La proposition de loi est le fruit d'un compromis négocié et annoncé hier par le sénateur républicain de l'Utah Orrin Hatch et son collègue démocrate de l'Oregon Ron Wyden. Plusieurs sénateurs démocrates, dont Sherrod Brown de l'Ohio et Elizabeth Warren du Massachusetts, s'y opposent, de même que les milieux syndicaux et les organisations environnementales et hispaniques.

Le sénateur Brown, faut-il souligner, fait partie des démocrates progressistes qui demandent à connaître la position d'Hillary Clinton dans ce dossier épineux. La «championne des Américains de tous les jours» tournera-t-elle le dos aux forces progressistes du parti dont elle veut devenir la candidate présidentielle? Les paris sont ouverts.

En attendant, le président Obama a fait valoir hier que le TPP permettra aux États-Unis de «lutter à armes égales, donnera aux travailleurs une chance équitable et, pour la première fois, incluera des protections fortes et pleinement exécutoires des droits des travailleurs, de l'environnement et d'un Internet libre et ouvert.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion d'ouvrir de nouveaux marchés à des biens et des services appuyés par trois mots fiers : Made in America», a-t-il ajouté.

Les opposants au TPP disent avoir déjà entendu ce refrain. Ils craignent notamment qu'un accord ne se traduise par des pertes d'emplois aux États-Unis et une érosion des salaires.