Les policiers de Baltimore impliqués dans l'arrestation qui a mené à la mort controversée de Freddie Gray, un Noir de 25 ans, ont commis au moins deux erreurs, ont admis leurs supérieurs hier lors d'une conférence de presse. Ils n'ont pas permis à Gray de recevoir des soins médicaux immédiatement après son arrestation. Et ils l'ont placé dans un fourgon de police sans l'attacher, contrairement à la procédure normale.

Gray est mort des suites d'une fracture cervicale des vertèbres cervicales une semaine après avoir été arrêté par trois policiers à vélo dans un quartier populaire de Baltimore. Selon la police, il s'était mis à courir après qu'un des policiers eut établi avec lui un contact visuel. Il a été accusé de possession illégale d'un couteau.

La police de Baltimore n'a cependant pas fourni d'informations sur la façon dont Gray avait été blessé (sa fracture cervicale s'est-elle produite au moment de son arrestation ou lors d'un déplacement mouvementé à bord du fourgon policier). Elle a promis de présenter au procureur du Maryland un rapport d'enquête préliminaire vendredi prochain. Chose certaine, ses admissions d'hier ne sont pas de nature à satisfaire les manifestants qui sont descendus aujourd'hui dans les rues de Baltimore pour réclamer l'inculpation des six policiers impliqués dans son arrestation et son déplacement à bord du fourgon.

Notons que l'avocat de la famille de Gray a affirmé que le larynx du jeune homme avait également été brisé.

Dans cet article, le Baltimore Sun revient aujourd'hui sur les 45 minutes qui se sont écoulées entre l'arrestation de Gray le 12 avril et l'arrivée des ambulanciers au poste de police où il avait été transporté. Au moment d'être sorti du fourgon policier, Gray était inconscient. Il est resté dans le coma jusqu'à sa mort, le 19 avril.

L'article du Sun fait état des doutes entretenus par plusieurs citoyens de Baltimore au sujet la version présentée par la police concernant les circonstances qui ont mené à la mort de Freddie Gray. Des témoins mettent notamment en doute l'assertion des policiers impliquées selon laquelle l'arrestation du jeune homme s'est produite «sans force ou incident». L'un d'eux a affirmé qu'un policier avait placé son genou sur le cou de Gray alors qu'un de ses collègues pliaient ses jambes vers l'arrière. «Ils l'avaient plié comme s'il était un crabe ou un objet en origami», a-t-il confié au Sun précisant que Gray criait de douleur.

Une vidéo réalisée grâce à un téléphone portable montre que les policiers ont traîné Gray vers le fourgon.