Selon la chaîne américaine, les États-Unis ont appris l'emplacement du dernier refuge du chef d'Al-Qaïda grâce aux informations fournies par un officier militaire pakistanais qui s'est présenté un jour à l'ambassade américaine d'Islamabad. Il a par la suite reçu la récompense de 25 millions de dollars offerte pour la capture de ben Laden et a été transféré aux États-Unis par la CIA.

Cette version contredit les déclarations de plusieurs responsables américains selon lesquelles la CIA a retrouvé la trace de ben Laden grâce au travail acharné d'analystes qui ont déterminé son emplacement en pistant ses messagers. Selon cet article du New York Times, ce ne serait pas la première fois que le gouvernement américain brouillerait ainsi la réalité pour protéger un précieux informateur. Le quotidien donne l'exemple d'une ruse semblable employée par la CIA pour cacher que la capture en 1986 d'un agent double, Aldrich Ames, était le résultat d'informations fournies par un espion soviétique.

NBC précise que son information sur l'officier militaire pakistanais ne confirme pas le reste de la thèse de Hersh. Celui-ci prétend que Ben Laden a été capturé en 2006 par les Pakistanais et fait prisonnier avec l'aide financière de l'Arabie saoudite. Après avoir appris l'emplacement du chef d'Al-Qaïda, les États-Unis auraient menacé de couper leur aide militaire aux Pakistanais si ceux-ci ne les aidaient pas à tuer Ben Laden.

Comme le note le Times dans son artiucle, plusieurs des assertions de Hersh supposent que plusieurs centaines de personnes dans trois pays - les États-Unis, le Pakistan et l'Arabie saoudite - auraient participé au camouflage. Le quotidien donne notamment l'exemple d'un agent du FBI qui a témoigné lors du procès d'un membre d'Al-Qaïda en février à New York. Dans son témoignage, l'agent a décrit en détail les ordinateurs, disques durs et autres documents que les Navy Seals ont saisis lors du raid d'Abbottabad. Documents qu'il a dit avoir mis 17 heures à cataloguer avant qu'ils ne soient transférés de l'Afghanistan aux États-Unis.

Or, selon Hersh, les Navy Seals n'ont rapporté aucun document d'Abbottabad.

P.S. : L'ancien numéro deux de la CIA a affirmé ce matin sur Fox News que personne n'a réclamé la récompense offerte pour la capture de ben Laden. Il a ajouté que la CIA avait reçu plusieurs informations sur l'emplacement du chef d'Al-Qaïda mais que le travail des analystes de la CIA pour retrouver sa piste avait été déterminant.