En trois jours, Jeb Bush a donné quatre réponses différentes à la question du bienfondé de la guerre en Irak, selon le décompte d'ABC News.

Lors d'une entrevue diffusée lundi soir sur Fox News, l'ancien gouverneur de Floride a déclaré qu'il aurait autorisé l'intervention en Irak «sachant ce que nous savons aujourd'hui», pour reprendre la formulation de l'animatrice Megyn Kelly.

Le lendemain, Bush s'est défendu de façon plus ou moins convaincante en disant qu'il avait mal compris la question. «Je parlais en fonction de ce que les gens savaient à l'époque», a-t-il dit à l'émission radiophonique de Sean Hannity avant de préciser que «des erreurs ont été commises».

Hier, lors d'une assemblée publique au Nevada, il a refusé de répondre à une question semblable à celle de Megyn Kelly en affirmant qu'un retour sur cette question «hypothétique» ne rendrait pas service aux militaires qui ont sacrifié leur vie en Irak.

Plus tard, lors d'un impromptu de presse, il a admis qu'il aurait probablement pris une décision différente concernant l'Irak s'il avait su en 2003 ce qu'il sait aujourd'hui.

Comme plusieurs médias américains, le New York Times a réagi à ces réponses confuses en publiant aujourd'hui un article sur les problèmes que le passé de son frère George W. posent à Jeb Bush. Publié en première page, l'article du Times évoque d'entrée la confrontation d'hier entre le candidat républicain et une jeune étudiante de Reno qui l'a sermonné en lui disant : «Ton frère a créé l'EI».

D'autres médias, dont le Washington Post, ont souligné que les rivaux républicains de Bush, de Rand Paul à Marco Rubio en passant par Chris Christie, ont critiqué l'incapacité du frère du 43e président de répondre clairement à une question à laquelle il aurait dû être prêt à répondre.

D'autres médias encore ont fait état de la contradiction d'un candidat qui dit en public «I'm my own man» pour se démarquer de son frère tout en avouant en privé prendre conseil auprès de ce dernier en matière de politique étrangère.

Est-ce une simple mauvaise passe pour le favori dans la course à l'investiture républicaine ou le premier signe de problèmes importants qui tiennent non seulement à l'héritage empoisonné de George W. Bush mais également à la faiblesse de Jeb en tant que candidat?

P.S. : À peine quelques secondes après avoir publié ce billet, je constate que Bush vient d'offrir une cinquième réponse à la question sur l'Irak. La voici : «Sachant ce que nous savons maintenant, je n'aurais pas engagé (les troupes américaines). Je ne serais pas allé en Irak.»