Les magasins Aberbrombie & Fitch ont violé la loi sur les droits civiques en refusant d'embaucher une jeune musulmane au motif qu'elle portait un foulard islamique lors de son entrevue de recrutement, selon une décision rendue publique aujourd'hui par la Cour suprême des États-Unis.

A&F avait fait valoir que ses vendeurs se devaient de représenter «le style classique des étudiants de la côte Est» et ne pouvaient porter le foulard pas plus que toutes sortes de «chapeaux».

Dans une décision rendue à 8 voix contre 1, la Cour suprême a refusé de mettre le hijab sur le même pied que la casquette, y voyant un signe religieux digne de protection ou d'accommodement. «Un employeur ne peut faire de la religion d'un candidat, confirmée ou non, un facteur dans les décisions d'embauche», peut-on lire dans la décision écrite par le juge conservateur Antonin Scalia.

La Cour précise qu'il incombait à A&F d'offrir un accommodement religieux à la plaignante même si celle n'en avait pas fait la demande de façon explicite au moment de son entrevue.

Cette cause concerne Samantha Elauf, qui sollicitait en 2008 un emploi dans un magasin A&F de Tulsa, en Oklahoma.

Le juge conservateur Clarence Thomas est le juge dissident.