Échaudé par la campagne présidentielle de 2012, le Comité national du Parti républicain a réduit à neuf le nombre de débats télévisés entre ses candidats à la Maison-Blanche en 2016. Il y a quatre ans, les quelque 20 débats télévisés entre républicains avaient contribué à diminuer la stature de Mitt Romney, attaqué par des candidats pas toujours crédibles ou présentables, dont Michelle Bachmann et Herman Cain.

Face à la pléthore de candidats en lice cette année, les deux premières chaînes qui présenteront des débats - Fox et CNN - ont décidé de leur côté de réduire à dix le nombre de concurrents, une décision qui n'a pas dû déplaire aux bonzes du Parti républicain. Ainsi, les participants au débat de Fox, le 6 août à Cleveland, seront ceux qui termineront parmi les dix premiers dans une série de sondages nationaux.

Or, si l'on se fie aux sondages actuels, Donald Trump sera vraisemblablement de la partie. Et cette perspective doit donner de l'urticaire aux bonzes républicains et aux candidats les plus sérieux du parti, dont Jeb Bush, à propos duquel Trump a dit ceci hier : «Je ne vois pas comment il pourrait remporter l'investiture (républicaine). Il est faible sur l'immigration. Il est en faveur de Common Core (un programme d'éducation honni par les conservateurs). Comment pouvez-vous voter pour ce type?»

Comme l'explique Chris Cillizza du Washington Post dans ce billet, Donald Trump ne peut gagner l'investiture républicaine. Mais il peut nuire à tous ses concurrents en monopolisant l'attention des médias avec ses déclarations à l'emporte-pièce.

Erick Erickson, éditeur du site conservateur Red State, estime pour sa part que le magnat de l'immobilier risque aussi d'encourager les autres candidats à opter pour «l'hyperbole» afin de sortir du lot, chose qui pourrait coûter cher au gagnant éventuel.

Bref, à part les admirateurs de Trump, tous les autres républicains broient du noir au lendemain de l'entrée en piste de celui que le Daily News de New York a présenté ce matin sous les traits d'un clown.