Quatre jours après avoir commué les peines de 46 condamnés pour trafic de drogue, Barack Obama est devenu hier le premier président américain en fonction à visiter une prison. Il a profité de l'occasion pour réclamer de nouveau un système judiciaire plus juste, laissant entendre qu'il avait lui-même échappé à la prison «par la grâce de Dieu».

Je cite sa déclaration à des journalistes après sa rencontre avec six jeunes contrevenants incarcérés pour des délits non violents liés à la drogue dans la prison fédérale d'El Reno, en Oklahoma (voir la vidéo qui coiffe ce billet) :

«Ce sont de jeunes personnes qui ont commis des erreurs que j'ai commises et que plusieurs d'entre vous ont commises. La différence, c'est qu'ils n'ont pas eu le genre d'encadrement, les deuxièmes chances, les ressources qui leur auraient permis de survivre à ces erreurs. Il est normal que des jeunes personnes commettent des erreurs. Nous devons être capables de faire la distinction entre les individus dangereux qui doivent être neutralisés et incarcérés et les jeunes qui se conforment à un environnement mais qui pourraient être productifs comme nous le sommes si on leur donnait une chance, une nouvelle vision de la vie. C'est ce qui me frappe. Ça aurait pu aussi bien m'arriver (There for the grace of God).»

Dans Les Rêves de mon père, son autobiographie, Barack Obama raconte ses expériences avec la drogue durant sa jeunesse : «L'herbe m'avait aidé, et l'alcool; parfois une petite ligne de coke, quand on pouvait se la payer. Mais pas d'héro...». Plus loin, il écrit : «Junkie. Drogué. Voilà vers quoi je me dirigeais : le rôle final, fatal, du jeune qui aimerait être noir.»