La reculade de Bill de Blasio face à Uber aura été spectaculaire. Lundi, le maire de New York s'est prononcé en faveur de l'adoption «aussi vite que possible» par le Conseil municipal d'un projet de loi destiné à limiter à 1% pendant l'année qui vient la croissance de ce service de transport dans la ville, le temps, officiellement, d'étudier l'impact des «véhicules à louer» sur la circulation et la pollution.

«Uber est une société multi-milliardaire, et se comporte comme telle», a déploré Bill de Blasio, comparant la société californienne à un Wal-Mart sur roues.

Or, hier, le maire démocrate a battu retraite devant une campagne publicitaire féroce d'Uber le dépeignant notamment comme le pantin de l'industrie traditionnelle du taxi, qui a contribué des sommes d'argent importantes à son élection à la mairie. De Blasio a ainsi annoncé le report du projet de loi dont il souhaitait l'adoption «aussi vite que possible» en échange des données new-yorkaises d'Uber qui seront intégrées dans une étude de quatre mois sur l'impact de plusieurs services de transport de passagers.

Uber a connu une croissance très rapide à New York, le nombre de ses véhicules dépassant les 20 000 contre 13 587 taxis jaunes, qui représentent le coeur de l'industrie du taxi traditionnelle de la ville et dont le nombre moyen de courses quotidiens a baissé de 10% sur un an.

Plusieurs New-Yorkais vivant à l'extérieur de Manhattan sont aujourd'hui parmi les plus farouches partisans d'Uber, qui dessert tous les arrondissements de la ville. Les taxis jaunes, de leur côté, refusent souvent des passagers qui leur demandent de se rendre dans le Bronx ou à Brooklyn et ne s'arrêtent pas toujours pour des clients afro-américains, comme le rappelle le chroniqueur du Daily News Errol Louis dans cet article.

Dans ses pubs contre Bill de Blasio, dont celle qui coiffe ce billet, Uber a d'ailleurs reproché au maire de nuire aux Noirs et aux Latinos qui l'ont élu en s'attaquant à son service et aux emplois qu'il créé.