Déjà critique des conclusions tirées par le New York Times dans son premier article publié en avril sur l'utilisation d'un compte courriel personnel par Hillary Clinton en tant que secrétaire d'État, l'ancien journaliste d'enquête du Times Kurt Eichenwald accuse aujourd'hui ce journal d'avoir fait preuve d'incompétence ou de malveillance en publiant sa dernière exclusivité sur le sujet (voir le billet précédent).

Dans un article publié sur le site de Newsweek, Eichenwald affirme que le Times a commis des erreurs qui vont bien au-delà des deux les plus évidentes (Hillary Clinton ne serait pas la cible d'une enquête éventuelle du ministère de la Justice, et cette enquête, si elle est ouverte, ne serait pas de nature «criminelle»).

Selon Eichenwald, l'une de ces erreurs tient au fait que le Times fournit un contexte complètement erroné de la demande d'enquête formulée auprès du ministère de la Justice par les inspecteurs généraux du département d'État et des agences de renseignement. Je cite un extrait dans le texte de l'article d'Eichenwald à ce sujet :

So what was the point of the memo written by Linick and McCullough? The memo itself is very clear: "The Department should ensure that no classified documents are publically released."

In terms of journalism, this is terrible. That the Times article never discloses this is about an after-the-fact review of Clinton's emails conducted long after she left the State Department is simply inexcusable. That this all comes from a concern about the accidental release of classified information-a fact that goes unmentioned-is even worse. In other words, the Times has twisted and turned in a way that makes this story seem like something it most decidedly is not. This is no Clinton scandal. It is no scandal at all. It is about current bureaucratic processes, probably the biggest snooze-fest in all of journalism.

Dans un article publié sur son site en fin d'après-midi, le Times affirme désormais que l'inspecteur général des agences de renseignement a demandé au ministère de la Justice d'ouvrir une enquête après la découverte dans le compte courriel personnel d'Hillary Clinton de quatre courriels contenant des informations qui auraient dû être classées secrètes.

On est loin, très loin, de la première version du Times sur cette histoire.