C'est la question qui se profile derrière les données présentées dans cet article publié aujourd'hui à la une du New York Times sur la hausse des homicides dans au moins 35 villes américaines, dont Milwaukee (+76%), St-Louis (+60%) et Baltimore (+56%).

Certains membres des forces de l'ordre voudraient voir dans cette hausse une conséquence des critiques dont font l'objet les policiers depuis plusieurs mois, critiques qui les rendraient plus timides dans leur travail et qui enhardiraient les criminels. Les experts accueillent cette analyse avec scepticisme.

Le Times, de son côté, évoques d'autres facteurs, dont les rivalités entre gangs et la disponibilité des armes à feu. Je retiens pour ma part une explication qui repose sur le recours de plus en plus fréquent de la violence par des jeunes de milieux défavorisés pour régler des disputes ordinaires. Je cite à ce sujet le chef de police de Milwaukee, Edward Flynn :

«Maintenir son statut, sa crédibilité, son honneur, si je peux m'exprimer ainsi, est littéralement une question de vie ou de mort au sein de cette communauté de pairs. Et cela s'ajoute à une dure réalité, à savoir un calcul mental selon lequel il est plus dangereux de se faire prendre sans arme à feu que de se faire prendre avec une arme à feu.»

Cela étant, les taux d'homicides dans les villes américaines demeurent de beaucoup inférieurs à ce qu'ils étaient dans les années 80 et 90.