En mai 2014, le président de la Chambre des représentants, John Boehner, a cédé aux pressions de l'aile radicale du Parti républicain en donnant le feu vert à la création d'une commission spéciale pour enquêter sur les circonstances entourant l'attaque contre la mission américaine de Benghazi, qui a coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur Christopher Stevens, le 11 septembre 2012.

En réalité, la commission n'avait qu'un objectif : trouver une façon d'affaiblir Hillary Clinton, qui était à la tête du département d'État de la tragédie. Avant d'aller plus loin, il faut rappeler que la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, dominée par des républicains, a conclu en novembre dernier que la CIA et l'armée avaient agi de façon appropriée en réponse à l'attaque contre la mission diplomatique, et que les responsables de l'administration Obama n'avaient commis aucune irrégularité.

Qu'à cela ne tienne : la commission spéciale sur Benghazi a continué à dépenser des millions de dollars pour atteindre son véritable objectif. Objectif que le successeur probable de Boehner, Kevin McCarthy, a résumé ainsi hier soir sur Fox News en faisant allusion aux révélations orchestrées par la commission sur les courriels de l'ancienne secrétaire d'État, un sujet qui n'a aucun rapport avec l'affaire Benghazi (voir la vidéo qui coiffe ce billet) :

«Tout le monde pensait qu'Hillary Clinton était imbattable, n'est-ce pas? Mais nous avons mis sur pied une commission spéciale sur Benghazi. Et que disent les sondages aujourd'hui? Ses appuis chutent. Pourquoi? Parce qu'elle n'est pas digne de confiance. Mais personne n'en aurait rien su si nous ne nous étions pas battus pour que cela se produise.»

Rappelons que McCarthy, représentant de Californie, a fait cette déclaration pour illustrer sa volonté de défendre les causes conservatrices à la Chambre. Ça promet pour la suite.