«Ce que je voulais dire, c'est que lorsque des tyrannies s'instaurent, elles essaient de désarmer le peuple d'abord, et c'est exactement ce qui s'est passé en Allemagne dans les années 1930.»

Ben Carson, deuxième parmi les candidats républicains à la présidence dans la plupart des sondages, n'est certainement pas le premier conservateur américain à affirmer que les juifs n'auraient peut-être pas connu l'Holocauste s'ils n'avaient pas été désarmés par Adolf Hitler.

Et l'Anti-Defamation League n'en est pas à sa première dénonciation de ce mythe. Comme l'a notamment rappelé son directeur national, Jonathan Greenblatt, ce n'est pas le «contrôle des armes» qui a mené à l'Holocauste mais «le nazisme et l'antisémitisme». Greenblatt a également offert cette mise en contexte :

«Le petit nombre d'armes à feu disponibles aux juifs de l'Allemagne de 1938 n'auraient pu d'aucune façon stopper le pouvoir totalitaire de l'État nazi. Quand les juifs ont eu des armes, ils ont pu offrir une résistance symbolique, comme ils l'ont fait dans le ghetto de Varsovie en 1943 et ailleurs, mais ils n'auraient pu stopper la machine génocidaire des nazis.»

Carson, qui se sert souvent de l'Allemagne nazie pour défendre ses positions, a qualifié la réaction de l'ADL de «stupidité totale».

Ce n'est pas la seule déclaration controversée de Ben Carson cette semaine, comme le rappelle le New York Times dans cet article.

À ce rythme-là. Ben Carson finira peut-être par déloger Donald Trump en tête des sondages.