Jeb Bush se devait de connaître au moins un moment fort lors du troisième débat des primaires républicaines pour la présidence, hier soir. Au lieu de cela, il a été envoyé sur le tapis par Marco Rubio, celui qui représente sans doute son principal rival parmi les candidats dits sérieux.

L'ancien gouverneur de Floride n'aura certainement pas pris le jeune sénateur de son État par surprise. Pour l'attaquer, il s'est inspiré d'un éditorial publié le jour même par le Sun-Sentinel et appelant à la démission de Rubio en raison de ses absences trop fréquentes au Sénat, un endroit qu'il en est venu à détester.

«Je suis un électeur du sénateur, je l'ai aidé, et j'espérais qu'il respecterait ses électeurs en étant présent au travail. Lorsque vous vous êtes engagé, c'était pour un mandat de six ans. Le Sénat, est-ce une semaine de travail à la française?» a demandé Bush sur un ton sarcastique.

Rubio était prêt à cette attaque et sa réplique ne s'est pas fait attendre.

«La seule raison pour laquelle vous faites cela maintenant est que nous briguons la même position et quelqu'un vous a convaincu que de m'attaquer vous aiderait», a-t-il dit, sourire en coin.

Bush a tenté faiblement de reprendre la parole mais Rubio a poursuivi sur sa lancée, s'exprimant sur un ton confiant. «Ma campagne portera sur l'avenir de l'Amérique. Elle ne consistera pas à des attaques contre quelqu'un sur cette scène. Je continuerai à avoir beaucoup d'admiration et de respect pour le gouverneur Bush. Je ne fais pas campagne contre le gouverneur Bush.»

Et la foule rassemblée dans un amphithéâtre de l'Université du Colorado à Boulder d'applaudir vigoureusement.

Rubio 1, Bush 0. Bush se relèvera-t-il du tapis? Pas sûr. Notons que l'ancien gouverneur de Floride est celui qui a eu le moins de temps pour s'exprimer lors du débat.

Outre Rubio, Ted Cruz et Chris Christie ont connu de bons moments hier soir, souvent en s'en prenant aux modérateurs du débat présenté sur CNBC. «Les questions soulevées dans ce débat expliquent pourquoi le peuple américain ne fait pas confiance aux médias», a déclaré le sénateur du Texas. «Ce n'est pas un combat d'arène.»

Les deux meneurs de la course, Donald Trump et Ben Carson, attaqués d'entrée par le gouverneur d'Ohio John Kasich, ont été relativement discrets. Le neurochirurgien à la retraite a notamment a paru dépassé par moments dans cet affrontement axé sur l'économie. Mais ses performances médiocres dans les deux premiers débats n'ont pas semblé lui nuire.