Malgré l'absence de vidéos prouvant ses dires, Donald Trump continue d'affirmer que «des milliers et des milliers» de musulmans du New Jersey ont applaudi lorsque les tours jumelles du World Trade Center se sont écroulées le 11 septembre 2001.

Accusé de colporter une rumeur aussi fausse que dangereuse, le meneur de la course à l'investiture républicaine pour la présidence a déniché un article du Washington Post publié le 18 septembre 2001 qu'il brandit en guise de preuve. On y trouve un passage faisant état de la détention et de l'interrogation d'«un certain nombre de personnes qui auraient été vus en train de célébrer les attaques».

Or, cette information écrite au conditionnel n'a jamais été confirmée. Et non pas parce que les autorités l'ont ignorée. Dans un texte publié aujourd'hui, le chroniqueur du New York Times Jim Dwyer revient sur une investigation menée par John Farmer, qui était le ministre de la Justice du New Jersey le 11 septembre 2001. À ce titre, il était responsable de faire régner la paix et l'ordre dans cet État.

Aussi a-t-il ordonné dès ce jour-là une enquête terrain pour confirmer ou infirmer les rumeurs selon lesquelles des musulmans de Jersey City et de Paterson dansaient dans les rues pour célébrer les attentats d'Al-Qaïda. Il était prêt à déployer dans ces villes la police d'État ou même la garde nationale pour que les réjouissances ne dégénèrent pas en émeutes.

Or, les rumeurs étaient infondées, a rappelé Farmer à Dwyer. «Cela n'est tout simplement pas arrivé», a-t-il dit.

Ce n'est évidemment pas le seul mensonge insidieux que raconte Trump ces jours-ci. Le milliardaire a notamment dénoncé la décision de Barack Obama d'accueillir 200 000 ou 250 000 réfugiés aux États-Unis (pour l'année financière 2015-2016, le nombre réel sera de 10 000). Il a également publié sur Twitter les statistiques inventées par un néo-nazi indiquant que 81% des Blancs tués le sont par des Noirs (selon les données du FBI, 82% des Blancs tués en 2014 l'ont été par d'autres Blancs).

Mais Trump devra continuer à fouiller les poubelles d'internet pour parvenir à contredire le témoignage de John Farmer, qui se trouvait à Jersey City le 11 septembre 2001.