Vous vous souvenez peut-être de Cliven Bundy. En 2014, ce fermier du Nevada était devenu la coqueluche d'une certaine droite américaine en ralliant à sa cause des miliciens pour affronter les agents fédéraux qui voulaient saisir son bétail pour le forcer à régler un arriéré d'un demi-million de dollars. C'était la somme qu'il devait après avoir fait paître quelque 900 bovins sur des terres publiques depuis 1993. Il avait perdu une partie de ses appuis après un dérapage raciste.

Le nom de Bundy revient ces jours-ci dans l'actualité. Depuis hier, deux fils de Cliven, Ammon et Ryan Bundy, font partie des miliciens armés qui occupent le bâtiment principal du Malheur Wildlife Refuge, une réserve faunique fédérale située dans l'Oregon. Le groupe se dit prêt à prolonger cette occupation pendant «des années» pour contester l'emprisonnement de deux ranchers locaux, Dwight Hammond, 73 ans, et son fils de 46, Steve. Les deux éleveurs sont accusés d'avoir déclenché un incendie pour couvrir des activités de chasse illégales.

«Nous sommes ici parce que les gens font l'objet d'abus depuis trop longtemps», a déclaré Ammon Bundy en invitant les miliciens de partout aux États-Unis à se joindre à l'occupation. «Ils sont privés de leurs terres et de leurs ressources au point où ils sont littéralement contraints à la pauvreté, et ce parc est un moyen de les assujettir.»

Un avocat des Hammond a fait savoir que les Bundy ne parlaient pas au nom de ses clients. Les Hammond ont admis avoir déclenché des incendies «contrôlés» en 2001 et en 2006 pour protéger leur propriété contre des feux de forêt. Ces incendies se sont étendus à des terres fédérales.

Pour le moment, les autorités locales et fédérales étudient la situation.