Il n'y a pas si longtemps, Hillary Clinton ne prononçait jamais le nom de son principal adversaire démocrate, Bernie Sanders, se contentant d'attaquer les candidats républicains à la présidence, comme si la course à l'investiture de son parti pour l'élection de novembre était gagnée d'avance. Cette époque est révolue.

Depuis quelques jours, la candidate démocrate multiplie les attaques contre le sénateur du Vermont en dénonçant son vote de 2005 octroyant aux fabricants d'armes à feu une immunité contre les poursuites de la part de victimes. «Quand cela a vraiment compté, le sénateur Sanders a voté avec le lobby des armes à feu et j'ai voté contre le lobby des armes à feu», a-t-elle déclaré lors d'une entrevue à MSNBC. «Il est peut-être temps que le sénateur Sanders admette son erreur. Mais il ne l'a pas fait.»

Pour comprendre les attaques de Clinton, il suffit de jeter un coup d'oeil à l'un des plus récents sondages réalisés en Iowa, qui crédite l'ancienne secrétaire d'État d'une mince avance de trois points sur Sanders. Il suffit aussi de jeter un coup d'oeil aux foules qui se pressent aux assemblées du sénateur du Vermont en Iowa, dont les caucus lanceront officiellement la course à l'investiture des deux grands partis américains, le 1er février.

Selon cet article publié aujourd'hui sur le site du New York Times, l'enthousiasme des partisans de Sanders en Iowa suscite l'anxiété au sein de l'équipe de Clinton. Anxiété qui repose sur la possibilité d'une défaite inattendue à l'occasion du scrutin de cet État rural du Midwest, où Clinton a l'appui de l'establishment local, suivie d'une autre défaite, attendue celle-là, à l'occasion des primaires du New Hampshire, où Sanders mène dans les sondages. Ce scrutin aura lieu le 9 février.

Clinton pourrait vraisemblablement survivre à des défaites en Iowa et au New Hampshire. Mais un tel scénario compliquerait sérieusement sa tâche et nuirait à l'un de ses principaux arguments, à savoir qu'elle est la démocrate la mieux placée pour empêcher les républicains de remporter la Maison-Blanche, argument articulé dans une pub diffusée depuis quelques jours :