Voyons voir : après les caucus d'Iowa et les primaires du New Hampshire, Hillary Clinton compte sur l'appui de 394 délégués à la convention démocrate contre 44 pour Bernie Sanders, selon le décompte de l'AP. Il faut 2 382 délégués pour remporter l'investiture démocrate pour la présidence.

Mais comment l'ancienne secrétaire d'État peut-elle posséder une telle avance après des scrutins dans des États qui ne mettaient en jeu qu'un total de 84 délégués? La réponse tient en un mot composé : super-délégués.

Qui sont ces super-délégués? Ce sont les élus du Congrès, les gouverneurs, les anciens présidents et autres dirigeants du Parti démocrate, qui ont le loisir d'appuyer le candidat de leur choix. Or, avant même les caucus d'Iowa, Clinton avait reçu le soutien de quelque 350 super-délégués contre seulement une dizaine pour Sanders.

En 2008, Clinton avait également commencé la course à l'investiture démocrate avec plus de super-délégués que son principal rival, Barack Obama. Certains d'entre eux l'avaient cependant déserté après qu'Obama eut récolté ses premières victoires.

Huit ans plus tard, le même phénomène pourrait en théorie se répéter. Mais Bernie Sanders n'est pas Barack Obama. Sa nomination à la tête du ticket démocrate fait peur à plusieurs élus démocrates, qui le jugent trop à gauche. Et son appartenance au Parti démocrate en est une d'opportunité et de non de conviction.

Or, si Clinton conserve tous ses superdélégués, Bernie Sanders pourrait perdre la course à l'investiture démocrate même s'il remportait de justesse tous les États qui n'ont pas encore tenu de scrutins. Clinton pourrait également faire match nul avec Sanders dans le total des délégués et remporter l'investiture grâce à l'appui des super-délégués.

Rappelons que les délégués en jeu dans chaque État sont distribués de façon proportionnelle entre les candidats en fonction de leurs suffrages.

Le rôle des super-délégués, qui n'existe pas comme tel chez les républicains, a été créé dans les années 1980 par le Parti démocrate pour permettre à ses dirigeants d'exercer un plus grand contrôle sur le choix du candidat présidentiel.

Jamais les super-délégués n'ont fait la différence dans une course à l'investiture démocrate. Cela pourrait cependant se produire en 2016 d'une façon qui indignerait les partisans de Bernie.

M'est avis que ce n'est pas la dernière fois que j'écris sur ce sujet.