La question ne se posera peut-être plus après les primaires du Michigan et du Mississippi, qui ont lieu aujourd'hui. Bernie Sanders effectuera peut-être une percée au sein de l'électorat noir qui lui permettra de décrocher une victoire dans un de ces États et de renverser la tendance dans la course à l'investiture démocrate. Mais son incapacité à gagner la confiance des Afro-Américains, groupe clé de la coalition démocrate, risque d'être l'un des facteurs de sa défaite probable contre Hillary Clinton.

Pourquoi les Noirs boudent-ils Bernie? Plusieurs commentateurs ont tenté de répondre à cette question. J'attire votre attention sur les réponses de deux journalistes afro-américains, Jonathan Capehart, qui résume le problème du sénateur du Vermont en mentionnant l'appui que lui a donné l'intellectuel noir Cornell West, un des critiques les plus virulents de Barack Obama, et Charles Blow, qui met l'accent sur le pragmatisme des Afro-Américains. Je vous soumets aussi l'explication de l'historien blanc Gil Troy, qui revient sur la gaffe de Sanders à propos du «ghetto» et de la pauvreté qui serait l'apanage des Noirs.

Mais permettez-moi de citer dans le texte un extrait d'un billet signé par un jeune blogueur afro-américain sur la condescendance de plusieurs supporteurs blancs de Sanders à l'endroit des Noirs, un sujet que Blow aborde aussi dans son texte :

Also, who's to say we (Black voters) aren't looking out for our best interests by supporting Clinton? Maybe Sanders is the best option in a vacuum. But maybe we're a bit more politically shrewd than we're given credit for; a bit more in tune with the idea that, for myriad reasons, Clinton just has a much better chance of beating Donald Trump in the general election than Sanders would. Maybe we're fully aware Clinton doesn't deserve our vote, but we've done the mental calculus necessary to grudgingly accept her as maybe not the best option, but the strongest one. Because maybe supporting someone we don't like who can beat someone we hate is a bit smarter than supporting someone we kinda like who can't. And, well, maybe we're just as turned off by the hipster racism exhibited by many fervent Sanders supporters as we are with the palpable racism from many of Trump's. There are many very valid reasons for Black people not to support Sanders. (Just as there are many not to support Clinton.) Us not knowing whats good for us isn't one of them.

Of course, if you share any of this with that type of fervent Sanders supporter, you'll likely get hit with an avalanche of pie charts, policy papers, and selfies with Killer Mike. "Please, just listen to me" they'll state; conveniently ignoring their refusal to listen to us.