Bernie Sanders peut-il encore espérer de récolter plus de délégués qu'Hillary Clinton d'ici la fin de la saison des primaires et des caucus? Je pose la question en excluant de l'équation les super-délégués, qui pourraient abandonner l'ancienne secrétaire d'État au profit du sénateur du Vermont si celui-ci parvient à prendre l'avance dans la course aux délégués «engagés» (pour le moment, il accuse un retard de 215 délégués engagés).

La réponse à la question est oui. Mais, comme le démontre le site Vox dans ce billet, Sanders doit non seulement remporter plusieurs autres victoires aussi inattendues que celle de mardi au Michigan mais également plusieurs autres victoires beaucoup plus décisives celle-ci.

En clair, Sanders doit récolter 54% des délégués encore en jeu. Le pourcentage ne paraît pas énorme, mais il ne faut pas oublier que les démocrates répartissent leurs délégués de façon proportionnelle dans chaque État. Pour atteindre son objectif, le sénateur doit ainsi finir avec plus de délégués que sa rivale après le dépouillement des votes dans les six États les plus importants qui n'ont pas encore voté, à savoir la Californie, New York, la Floride, la Pennsylvanie, l'Illinois et l'Ohio.

Or, selon les calculs de Vox, si Sanders ne parvient pas à faire mieux que de récolter la moitié des délégués distribués par ces États, ce qui est une possibilité, il aura besoin de récolter 58% du butin qui sera encore en jeu. Le défi ne serait pas mince : plusieurs des États qui ne sont pas les plus importants et qui n'ont pas encore voté - la Caroline-du-Nord, le Maryland, le Nouveau-Mexique et l'Arizona, entre autres - comptent des électorats afro-américain ou latino qui ont préféré jusqu'ici Clinton dans des proportions importantes.

Bref, Sanders a encore des chances de rattraper Clinton dans la course aux délégués engagés. Mais il faut reconnaître que sa voie vers la victoire est aussi étroite qu'escarpée.