Le ton monte entre Bernie Sanders et Hillary Clinton à l'approche de la primaire de New York, qui pourrait soit mettre fin aux espoirs du sénateur du Vermont, soit démontrer comme jamais la vulnérabilité de la meneuse de la course à l'investiture démocrate.

Hier soir à Philadelphie, Sanders a déclaré que Clinton n'était pas «qualifiée» pour assumer la fonction de président des États-Unis. Je cite un extrait de sa déclaration (voir la vidéo qui coiffe ce billet) :

«Elle a déclaré récemment qu'elle pense que je ne suis pas ''qualifié'' pour être président. Laissez-moi dire en réponse à la secrétaire Clinton, je ne pense pas qu'elle soit qualifiée si elle l'est par le biais de son super PAC qui reçoit des dizaines de millions de dollars de groupes d'intérêt. Je ne pense pas que vous êtes qualifié si vous recevez 15 millions de dollars de Wall Street par le biais de votre super PAC. Je ne pense pas que vous êtes qualifié si vous avez voté pour la guerre catastrophique en Irak.»

Après la diffusion des propos de Sanders, le porte-parole de Clinton, Brian Fallon, a nié que la candidate ait déclaré que le sénateur du Vermont n'est pas «qualifié» pour la présidence. «Hillary Clinton n'a pas dit que Bernie Sanders n'était ''pas qualifié''. Mais il l'a dit - de façon absurde - à son sujet. Il est tombé bien bas», a-t-il écrit sur Twitter avant de demander dans un autre message à Sanders de se rétracter.

Clinton n'a peut-être pas dit que Sanders n'était pas «qualifié» pour la présidence. Mais elle a laissé passer trois chances hier de dire qu'il l'était. Après avoir évoqué l'interview peu convaincante de Sanders au Daily News à laquelle j'ai consacré ce billet, un animateur de MSNBC lui a notamment demandé hier matin si elle croyait que le sénateur était prêt pour le Bureau ovale. Voici ce qu'elle a répondu :

«Je pense que l'interview soulève plusieurs questions importantes. Voici ce que j'en retire : le coeur de sa campagne tourne autour de sa promesse de ''briser les banques'', et il ne semblait pas à la lecture de ses réponses qu'il comprenait vraiment comment cela fonctionnerait dans le cadre de la loi Dodd-Frank.»

Dans la même interview, Clinton a reproché à Sanders de ne pas avoir «fait ses devoirs».

La primaire de New York aura lieu le 19 avril. Selon les plus récents sondages, Clinton a une avance d'au moins dix points de pourcentage sur Sanders, qui a cependant gagné du terrain sur l'ancienne sénatrice de New York au cours des dernières semaines.