Vladimir Poutine a mis sur le compte d'un complot américain les révélations des Panama Papers concernant les membres de son entourage, y compris son ami violoncelliste Sergueï Roldouguine, qui aurait réussi à gagner des centaines de millions de dollars en achetant et revendant des instruments de musique couteux selon le président russe.

Poutine réagissait hier pour la première fois aux révélations des Panama Papers qui font état d'un stratagème ayant permis à Roldouguine et à d'autres proches du président russe de cacher prés de 2 milliards de dollars d'argent public dans des paradis fiscaux. Il a expliqué que les journalistes d'investigation membres du consortium international ICIJ, basé à Washington, avaient cherché en vain son nom parmi les millions de documents remis à un journal munichois.

«Alors qu'est-ce qu'ils ont fait?», a demandé Poutine lors d'une conférence de presse. «Ils ont trouvé certaines de mes connaissances et certains de mes amis» et suggéré que leurs activités «avaient un élément de corruption».

Poutine s'est servi de certains messages de WikiLeaks sur Twitter à propos de l'ICIJ pour affirmer que le coulage des Panama Papers faisaient partie d'un complot américain pour miner la Russie. «Nous savons de WikiLeaks que des responsables et des agences gouvernementales aux États-Unis sont derrière tout ça», a-t-il dit.

WikiLeaks a plus tard précisé que les «affirmations selon lesquelles les Panama Papers sont un 'complot' contre la Russie n'ont aucun sens». Cela dit le site fondé par Julian Assange a critiqué l'ICIJ pour son refus de rendre publics tous les Panama Papers ainsi que pour ses sources de financement, une controverse que Le Monde résume ici.

Je retiens la défense du directeur de l'ICIJ à une partie des critiques de WikiLeaks : «Nous ne sommes pas WikiLeaks. Nous essayons de montrer qu'il est possible de faire du journalisme de manière responsable.»

Chose certaine, le premier ministre britannique David Cameron aurait aimé que le l'ICIJ s'en tienne à son «complot» contre la Russie.