Pour la première fois depuis le début de l'année, Hillary Clinton récolte plus d'argent que Bernie Sanders au cours d'un même mois. L'ancienne secrétaire d'État a amassé 36,5 millions de dollars de dons en avril contre 28,5 millions pour le sénateur du Vermont, une diminution de 40% par rapport au mois précédent.

La somme de 28,5 millions traduit une décélération de la campagne de Sanders, qui a annoncé le licenciement de centaines d'employés la semaine dernière, au lendemain des primaires dans cinq États de l'Est américain, dont un seul lui a souri (le Rhode Island).

Qu'à cela ne tienne : lors d'une intervention au National Press Club hier, le candidat démocrate socialiste a repris l'argument de son directeur de campagne selon lequel les super-délégués qui ont annoncé leur soutien à Clinton devraient revenir sur cette décision et lui apporter leur appui.

«En dernière analyse, la responsabilité que les super-délégués ont est de décider ce qui est le mieux pour ce pays et ce qui est le mieux pour le Parti démocrate», a déclaré Sanders en prédisant une convention démocrate contestée en juillet à Philadelphie. «Et si ces super-délégués en viennent à la conclusion que Bernie Sanders est le meilleur candidat, le plus fort candidat, pour battre Trump ou un autre, oui, j'accepterais leur appui.»

Imaginez si Clinton avait tenu ce genre de discours après avoir encaissé des défaites qui l'auraient laissée à des millions de voix et des centaines de délégués «élus» derrière Sanders.

On l'aurait accusée d'accorder une plus grande importance à l'appui des élites démocrates qu'à celui des simples électeurs. On lui aurait reproché de pratiquer le déni. Et on lui aurait dit d'aller se faire cuire un oeuf.

Seule différence : on ne l'aurait pas taxée d'hypocrisie car elle fait bel et bien partie de l'establishment dont sont issues les super-délégués.