La présidente du Parti démocrate du Nevada reçoit des menaces de mort depuis que des partisans de Bernie Sanders ont publié sur internet son numéro de téléphone et son adresse électronique. Ces menaces font suite à la convention du Parti démocrate de cet État, qui a confirmé samedi la distribution des délégués à la convention nationale entre Hillary Clinton et le sénateur du Vermont.

Rappelons que Clinton a remporté en février les caucus du Nevada par 53% des suffrages contre 47%. Néanmoins, les règles du Parti démocrate de l'État laissaient entrevoir la possibilité que Sanders empoche autant, sinon plus de délégués que sa rivale lors de conventions organisées à l'échelle des comtés et de l'État.

Or, les troupes de Clinton sont arrivées mieux organisées samedi soir qu'elles ne l'étaient lors des conventions de comté il y a plus d'un mois. De sorte que l'ancienne secrétaire d'État s'est vu attribuer 20 des 35 délégués en jeu au Nevada, un résultat qui correspond, grosso modo, à celui des caucus.

Mais des partisans de Sanders avaient au préalable réagi avec furie lorsque près de 60 de leurs délégués potentiels à la convention de l'État ont été disqualifiés (sur un total de 1 662 qui ont été acceptés). Certains des délégués n'étaient pas membres du Parti démocrate à la date requise (le 1er mai) ou n'avaient pas de pièces d'identité recevables.

Qu'importe : certains partisans de Sanders ont exprimé leur colère en huant une oratrice pro-Clinton (la sénatrice de Californie Barbara Boxer), en invectivant la présidente du Parti démocrate du Nevada et en lançant des chaises et autres projectiles, dont l'un a frappé à la tête une dame âgée.

Dans une lettre adressée hier au Comité national du Parti démocrate, le Parti démocrate du Nevada a accusé l'équipe de Sanders d'avoir créé une «situation explosive» en alimentant des scénarios «paranoïaques de fraude et de vol».

Et d'ajouter : «Nous croyons, malheureusement, que ces tactiques et comportements sont les signes avant-coureur de ce qui pourrait se passer lorsque les démocrates se réuniront en juillet à Philadelphie pour notre convention nationale. Nous écrivons pour vous alerter que nous avons décelé au sein de la campagne de Sanders un penchant pour des comportements extra-parlementaires - incluant de la violence - au lieu d'un comportement démocratique digne d'une convention.»

À la veille de la convention démocrate du Nevada, le sénateur du Vermont avait lancé un appel au calme et au bon ordre. Il n'a pas encore commenté la situation du week-end. Il affronte aujourd'hui Clinton à l'occasion de primaires tenues au Kentucky et en Oregon.