Donald Trump pourra-t-il tirer un profit politique de la tuerie d'Orlando, comme il a réussi à le faire après celle de San Bernardino, en février dernier? Au moins deux sondages donnent à penser qu'il aura désormais plus de mal à rallier l'ensemble de l'électorat américain à sa vision que lors des primaires républicaines.

Pas moins de 62% des Américains désapprouvent la proposition de Trump de stopper l'immigration de musulmans aux États-Unis, et une majorité d'entre eux s'opposent à la façon dont il a réagi à la pire tuerie de l'histoire américaine (44% approuvent la réaction de Barack Obama et 34% la désapprouvent), selon un sondage publié aujourd'hui par CBS News.

(Notons que plusieurs dirigeants républicains ont également exprimé leur désaccord ou leur malaise à propos de la proposition de leur candidat à la présidence d'interdire l'immigration de musulmans. Figurent parmi ceux-ci le président de la Chambre des représentants Paul Ryan, les sénateurs Bob Corker du Tennessee, Ron Johnson du Wisconsin et Lindsey Graham de Caroline-du-Sud.)

Pour ce qui concerne la course à la Maison-Blanche, Trump accuse par ailleurs un retard de 12 points sur Hillary Clinton, selon un sondage NBC News/SurveyMonkey publié hier. La candidate démocrate a notamment réduit l'écart qui la sépare de son rival républicain chez les hommes blancs qui se définissent comme modérés. Il y a lieu de croire que cette tranche de l'électorat ne sera pas rassurée par les discours incendiaires de Trump sur les musulmans depuis le carnage d'Orlando.

Un sondage Bloombert donne aussi une avance de 12 points à Clinton sur Trump.

À ces trois sondages il faut ajouter un baromètre publié lundi dans l'Utah, un des États les plus rouges, qui place Clinton et Trump à égalité, et un autre réalisé dans le Kansas, autre État rouge, où Clinton devance Trump par sept points de pourcentage.

Reste à voir si d'autres sondages confirmeront ceux qui sont mentionnés dans ce billet.