C'est du moins ce qu'il faut déduire de cet article pondu par Gabriel Sherman, un journaliste généralement bien informé qui bosse pour l'hebdomadaire New York. Sherman y raconte comment Corey Lewandowski est tombé ce matin dans un piège tendu par les enfants de Donald Trump, qui participaient, comme d'habitude, à la réunion hebdomadaire stratégique de la campagne du candidat républicain tenue à la Trump Tower.

Depuis plusieurs semaines, les enfants de Trump tentent de pousser Lewandowski vers la porte de la sortie. Ils ont profité de la publication récente de reportages sur la désorganisation de la campagne de Trump pour demander à Lewandowski où il en était dans la mise en place de l'infrastructure nécessaire pour remporter une course à la Maison-Blanche.

Selon Sherman, Trump a paru de plus en plus irrité en prenant conscience de la liste des échecs logistiques de sa campagne (il faut croire que le bonhomme vit dans une bulle). À un moment donné, il a pris la parole et demandé à son directeur de campagne : «Quel est ton plan maintenant?»

Toujours selon Sherman, Lewandowski a répondu en proposant de couler l'information concernant son choix de candidat à la vice-présidence, histoire de détourner l'attention des médias. La proposition n'aurait pas plu à Trump, qui veut abattre cette carte à la veille ou pendant la convention républicaine de Cleveland.

Si l'article de Sherman correspond à la réalité, cela signifie que Trump a déjà choisi son colistier. Or, à en juger par l'entrevue qu'il a accordée ce matin sur CNN, Lewandowski ne semble pas prêt à trahir son ancien patron en identifiant ce choix. Plus loyal que lui, tu meurs.

L'entrevue de Lewandowski pourrait en fait être résumée par cette phrase de Candide : «Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.»