La réforme de l'immigration est désormais à ranger parmi les promesses non tenues par Barack Obama. Après le refus de la Cour suprême de lever le blocage à l'encontre de sa dernière initiative majeure en la matière, le président démocrate doit s'avouer vaincu : il ne lui reste plus assez de temps à la Maison-Blanche pour régulariser le statut de millions d'immigrés clandestins, un de ses plus importants objectifs.

L'arrêt de la Cour suprême, obtenu sans majorité, à quatre juges contre quatre, signifie cependant que la plus haute instance ne s'est pas prononcée sur le fond de la question soulevée par la décision du président annoncée en novembre 2014 de permettre à quelque cinq millions de clandestins, sous certaines conditions, de vivre aux États-Unis sans craindre d'être expulsés et d'obtenir un permis de travail.

Un tribunal fédéral du Texas avait conclu qu'Obama avait outrepassé ses pouvoirs en agissant par décrets pour atteindre son objectif. Mais la question pourrait être débattue de nouveau devant la Cour suprême après le départ du 44e président et la confirmation d'un neuvième juge à la Cour suprême pour remplacer Antonin Scalia.

En dénonçant ou en appuyant le verdict de la Cour suprême, Donald Trump et Hillary Clinton ont donné à entendre que cette question sera un enjeu de la campagne présidentielle. Il est évident qu'une victoire du républicain confirmerait la mort de la réforme voulue par Obama et ses alliés démocrates.

À l'inverse, l'élection de Clinton ouvrirait la voie à la confirmation d'un juge qui pourrait permettre le déblocage de la réforme d'Obama. Le scrutin du 8 novembre pourrait également changer la donne au Congrès, ce que le président a souhaité ce matin en commentant sa défaite.

«Nous avons un choix sur ce que nous sommes, sur ce que nous voulons enseigner à nos enfants, sur la représentation que nous voulons au Congrès et à la Maison-Blanche», a-t-il déclaré après avoir qualifié l'arrêt de la Cour suprême de «frustrant» et «douloureux» (voir la vidéo qui coiffe ce billet).

Cela étant, Obama s'est réjoui d'une autre décision rendue aujourd'hui par la Cour suprême, qui a réaffirmé la légitimité de la discrimination positive dans les admissions à l'université.