Décidément, c'est le vendredi des confessions. Après Donald Trump, Hillary Clinton a admis à son tour avoir pris certaines libertés avec la vérité dans le dossier de ses courriels. Mais elle a semblé défendre simultanément le même mensonge qu'on lui reprochait!

Un rappel : lors d'une entrevue diffusée sur Fox dimanche, Clinton affirmé que le directeur du FBI James Comey avait déclaré que ses réponses aux enquêteurs de son agence avaient été véridiques et cohérentes «avec ce que j'ai raconté au public». Cette déclaration a été jugée mensongère par le vérificateur de faits du Washington Post, qui a notamment rappelé que, selon le FBI, certains documents marqués classifiés avaient transité par le serveur privé de l'ancienne secrétaire d'État, ce que celle-ci a toujours nié en public.

Clinton a ressorti cette déclaration mensongère mercredi lors d'une entrevue télévisée à Denver. Et elle l'a de nouveau répétée aujourd'hui lors d'une rencontre avec des journalistes issus des minorités ethniques, tout en admettant avoir «court-circuité» la vérité. Je cite sa déclaration dans le texte :

"That's really the bottom line here. And I have said during the interview and many other occasions over the past months, that what I told the FBI, which he said was truthful, is consistent with what I have said publicly. So I may have short-circuited it and for that, I, you know, will try to clarify because I think, you know, Chris Wallace and I were probably talking past each other because of course, he could only talk to what I had told the FBI and I appreciated that."

Le moins qu'on puisse dire, c'est que Clinton aura, en effet, besoin de clarifier cette explication. En attendant, on l'impression d'être témoin d'un blocage psychologique ou stratégique qui l'empêche d'admettre clairement ce que tout le monde sait. Ce blocage est d'autant plus incompréhensible que le nombre de documents marqués classifiés dont il est question s'élève à trois.

Ces documents portaient la lettre «C», pour confidentiel, le niveau de classification le moins élevé, au beau milieu du texte. Même Comey a admis que cette classification ait pu échapper à Clinton.