Steve Bannon, le nouveau PDG de la campagne de Donald Trump, est un ancien banquier de Goldman Sachs qui a fait un virage populiste et nationaliste après la crise financière de 2008, comme on peut le lire dans des articles que lui consacrent le New York Times et le Washington Post, ainsi que dans ce portrait de Bloomberg remontant à l'année dernière.

Je retiens un extrait de l'article du Times qui donne une idée de ce qui s'est publié récemment sur le site Breitbart News dont Bannon était le grand patron :

«Le site [...] a récemment accusé le président Obama d'«importer plus de musulmans haineux»; comparé le travail de Planned Parenthood à l'Holocauste; qualifié Bill Kristol, le commentateur conservateur, de «renégat juif»; et conseillé les victimes féminines de harcèlement en ligne de «simplement se déconnecter», illustrant ce point de vue avec une photo d'un enfant en pleurs.»

Bref, Bannon semble être l'homme idéal pour aider Trump à mobiliser les éléments les plus douteux du mouvement «alt-right», cette droite qui rejette l'establishment conservateur, et surtout ses représentants les plus connus à Washington, les Paul Ryan et Mitch McConnell. Plusieurs stratèges républicains se demandent cependant comment un tel homme peut aider le candidat républicain à la présidence à courtiser l'électorat modéré dont il a besoin pour rattraper son retard dans les sondages sur Hillary Clinton.

Il faut dire que Bannon a plus d'une corde à son arc, comme l'explique très bien Bloomberg dans son portrait. Cet ancien promoteur de la cause de Sarah Palin a notamment créé une fondation appelée Government Accountability Institute qui a commandité le livre Clinton Cash. Publié en mai 2015, l'ouvrage accuse Hillary et Bill Clinton de s'être enrichis par le biais de la fondation créée par le 42e ancien président.

Il s'agit d'une accusation reprise par Trump dans ses discours et par un Super PAC financé par des alliés de Bannon dans une pub diffusée ces jours-ci dans quelques États clés (et jugée trompeuse par le site PolitiFact) :